Le Sacré, le Spirituel & le Religieux
Journée d’étude internationale

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ARGUMENTAIRE
[extrait]

Science is not only compatible with spirituality;
it is a profound source of spirituality.

Carl Sagan

Les sociétés postmodernes universalisées, laïques et démocratiques qui sont sous l’égide de la liberté tous azimuts ou de la croissance sans limites, nous amènent aujourd’hui, plus que jamais, à réinterroger le rapport de l’homme à ses croyances dans sa biocénose. Penser le sacré, le spirituel, le religieux, d’un point de vue absolu, relève d’une hiérarchisation mentale sémantique, sémiotique et implexe comprise dans un rapport dichotomique focalisé sur des dyades paradigmatiques :

  • ville / campagne
  • nature / culture
  • civilisation / barbarie
  • pays profond / pays imaginaire
  • pays rêvé / pays réel
  • autochtonie / universalité
  • universel / diversel (pluriversel)
  • point de vue émique (de l’intérieur du groupe social) / point de vue étique (du point de vue de l’observateur)

Le rapport à ces termes est fonction de la perspective dans laquelle on se situe. Force est de reconnaître qu’il existe une différenciation entre les termes sacré/spirituel/religieux, mais aussi qu’il est difficile d’établir une frontière entre eux.

L’on sait que le sacré est un statut particulier lié aux mythes qui renvoie au sujet, à l’essence, à la profondeur ontologique et à son rapport à la sphère divine, à la notion d’intériorité, de nature, d’innéité ; il se caractérise par la puissance agissante de la divinité, ce sentiment de présence absolue, de présence divine. Il est à la fois mystère et terreur. C’est l’être de la nature qui vit l’instant présent tandis que le religieux, indissociable de la société, nous ramène au concept de culture, d’acquis, nous maintient dans le passé et nous projette dans le futur. Il se pense en tant qu’expérience humaine, de construction extérieure, il devient objet de savoir, s’inscrit dans la pratique cultuelle collective et au regard de l’évolution historique, elle débouche sur une approche cosmétique du monde (colonialiste, transhumaniste…), une dépossession des caractères de l’être humain voire une projection de l’idéal humain dans un monde imaginaire. Le spirituel, domaine de prédilection des sciences de l’homme, concerne également toutes celles qui arpentent le territoire de l’esprit et s’aborde avec circonspection, avec la difficile neutralité qui incombe aux esprits rationnels et cartésiens.